# CHARLES DE GAULLE SOUS L'ŒIL DES PHOTOGRAPHES

# Bienvenue sur l’outil numérique “Charles de Gaulle sous l'œil des photographes - La construction d'une image” !

Né de l’exposition Charles de Gaulle sous l'œil des photographes présentée à l’Institut pour la photographie en 2021 et développé en collaboration avec la Maison natale Charles de Gaulle, cet outil pédagogique est conçu comme un parcours de lecture, de décryptage et de questionnements de quatorze images, réalisées entre 1940 et 1970 par des photoreporters, qui toutes ont participé à la construction d’un personnage devenu icône.

Pensé avant tout pour les élèves de collège et lycée, à leurs enseignants, ainsi qu’à toute personne intéressée, cet outil propose une sensibilisation à la lecture critique de l’image photographique. Pour chaque image, une sélection d’items vous en guide la lecture, en considérant le contexte, l’auteur et la composition de la photographie concernée.

Utilisées par la presse, les photographies présentées ici ont contribué au questionnement sur la mise en scène du pouvoir. Les photographes, eux-mêmes empreints de références parfois stéréotypées, ont capté les singularités devenues emblématiques de la personnalité et du physique du général de Gaulle. Ces images qui nous restent aujourd’hui façonnent les souvenirs. Elles ont fini par définir, non pas une certaine idée de la France, mais une certaine idée de l’homme.

Si, avec l’appel du 18 juin 1940, le Général de Gaulle a d’abord été une voix, sa (re)connaissance comme figure de la France libre s’incarne rapidement par l’image : les photographes vont ainsi, de 1940 à la Libération, contribuer au façonnement de sa renommée. Ils cherchent à capter les symboles de la grandeur du libérateur, dans ses attitudes et gestes tombés dans la postérité comme le discours au micro, ou les différentes poses aux bras levés.

A cette image succède celle du Président, premier de la Ve République. La distance instaurée par de Gaulle avec les photographes permet rarement de passer outre l’image officielle. Pour tenter un autre regard sur le pouvoir et sa communication, ceux-ci vont jouer avec la mise en abyme, à travers l’effigie du président. La mort de Charles de Gaulle le 9 novembre 1970 provoque un changement de statut pour l’image, devenant matière à forger le mythe gaullien.

# DE L’OMBRE A LA LUMIERE

© Bridgeman images
© Bridgeman images

« Et n’oublions pas que pendant quatre ans les Français, si familière que pût être sa voix à beaucoup d’entre eux, ignoraient que le général de Gaulle fût grand, et non moins imposant son nez. Que ses nobles proportions ne fussent pas connues n’a peut-être pas changé le cours de l’histoire : mais ce qui nous importe ici n’est pas tant affaire d’évènements que d’intelligence des formes et de leur signification ».

Jean Lacouture (in Depardon Raymond, Lacouture Jean, Photographies de personnalités politiques, Éditions du Seuil, Paris, 2006)

# LA FIGURE DU PRÉSIDENT

© La Documentation française / Photo Jean-Marie MARCEL
© La Documentation française / Photo Jean-Marie MARCEL

Bon communiquant, de Gaulle instaure cependant des contraintes strictes aux photographes, comme l’interdiction du flash. Il tente de préserver son intimité en maintenant une distance face à ceux qu’il compare à des artilleurs (« ça tire et ça fout le camp »). La composition des photographies entre en lien avec ses particularités physiques : sa grande taille, son maintien rigide…Le regard distancié se crée également par la représentation indirecte, où la mise en scène de l’image permet de raconter celle du pouvoir.

# IMAGES DE LA DISPARITION

© André Lefebvre / Lagardère
© André Lefebvre / Lagardère

A partir de la démission du président, la figure de l’homme se raréfie jusqu’à disparaître. Lors de l’enterrement, les photographes, tenus à distance pour la plupart, cherchent à en capter les différents aspects, chargeant l’image d’émotion à travers les spectateurs éplorés. La présence de Charles de Gaulle subsiste à travers les photographies, reliques du « ça a été ».